Le 18 mai prochain aura lieu la conférence/atelier sur « l’agilité, vecteur de bien être et levier de performances » animé par Jean-Pierre Bruandet. Nous lui avons posé quelques questions sur le sujet.
En deux mots, qu’est-ce que l’agilité ?
L’Agilité est un mode de pensée, une culture mettant en avant l’individu comme créateur de valeur, la définition du sens de notre travail, l’amélioration en continue et le travail en juste quantité et qualité. Elle s’appuie sur des valeurs et des principes qui pour être fort de sens doivent être choisis de manière consensuelle au sein de l’organisation.
Quand on parle d’agilité, on pense surtout aux méthodes de gestion dédiées aux projets informatiques, « Scrum » par exemple, peut-on l’utiliser dans d’autres domaines ?
Le mouvement Agile a démarré il y a une trentaine d’années. L’industrie du logiciel a vu dans cette approche un moyen efficace de développer des solutions logicielles innovantes grâce à une démarche incrémentale et itérative générant un feedback constant provenant du client. Il a aussi permis une meilleure interaction et communication entre les membres des équipes afin d’améliorer leur performance. Mais les effets bénéfiques ne sont possibles que si l’ensemble d’une organisation souhaite changer de paradigme. Le mouvement agile s’est alors développé au nouveau du management et des organisations dans un seul but : être innovant, efficace et adaptable en permanence.
Y a-t-il un type d’entreprise plus concerné par l’agilité ? L’agilité est-elle adaptée à tous ?
L’Agilité est aujourd’hui présente dans tout type d’organisation : industrie manufacturière, service, banque, assurance…
Il faut bien prendre conscience du fait que l’Agilité ne doit pas être considérée comme une boîte à outils pour devenir Agile. C’est réellement une philosophie, qui recommande des pratiques devant bien entendu être adaptée à leur contexte sous peine d’échouer.
Qu’apportent les méthodes agiles dans une entreprise ? Facilitent-elles la résolution des problèmes ?
Le contexte social et économique est incertain, imprédictible sur le long terme. L’Agilité constitue un moyen incontournable pour répondre aux enjeux de développement et de pérennité des entreprises. Elle recommande une organisation structurelle, humaine et matérielle favorisant les échanges, l’engagement des équipes et la recherche de solutions collectives.
Le partage des connaissances, la transparence dans la communication, la confiance dans l’individu, la performance de l’intelligence collective, la bienveillance, l’innovation en continue… tous ces éléments contribuent à faciliter la résolution des problèmes rencontrés.
Quel est le bénéfice de l’agilité pour les salariés (et les managers) ? Y a-t-il un lien entre agilité et entreprise où il fait bon travailler ?
Une bonne pratique de l’Agilité nécessite un changement de culture au sein de l’entreprise. Les organisations doivent privilégier les équipes auto-organisées et stimuler l’intelligence collective. Les bénéfices sont alors multiples. Les salariés se sentent responsabilisés, reconnus et mieux dans leur relation avec le travail et leurs collègues. Le manager quant à lui retrouve lui aussi un mieux-être. Le rôle de manager est devenu difficile, anxiogène et démotivant. Le manager Agile n’est plus dans le commander et contrôler, mais il se met au service de son équipe. Il devient un servant leader et la différence est significative quant à l’épanouissement des managers.
De nombreuses études (qui seront évoquées lors de la conférence) font d’ailleurs état de cette symbiose entre l’Agilité et le bienêtre au travail.
Quels sont les freins à la mise en place de ces méthodes ?
La transformation Agile est difficile, car elle correspond à l’introduction d’une culture « Agile » dans la culture actuelle de l’organisation. On retrouve alors des réticences à tous les niveaux. Cette transformation s’associe de changements plus ou moins profonds et ces derniers créent de la peur : la peur de perdre du « pouvoir », la peur de l’autonomie, la peur de ne pas savoir évaluer des objectifs collectifs et de ne pas pouvoir pointer du doigt des responsables ou tout simplement la peur d’évoluer dans un contexte non déterministe et non régit par la sacro sainte règle de la causalité.
Quels conseils donner à une organisation qui souhaiterait se lancer dans une démarche agile ?
Une transition agile s’inscrit dans la durée. La mise en place doit se faire pas-à-pas, tout comme les projets sont réalisés pas-à-pas. Ensuite, ces approches sont basées sur l’empirisme. Tout naturellement, il faut utiliser les 3 leviers qui sont la transparence, l’inspection et l’adaptation. Enfin, pour avoir un succès fort il faut « ré-humaniser » le travail et favoriser la communication, la bienveillance, l’introspection, le partage du sens et ré-instaurer la culture de l’essai-erreur.
Un grand merci à Jean-Pierre et rendez-vous le 18 mai !